Henri, Marie et Rémy Duhem dans l'atelier de leur maison douaisienne


Henri, Marie et Rémy Duhem dans l'atelier de leur maison douaisienne. Photo Julien Deloffre

Très tôt, Henri Duhem avait appris la technique de l’aquarelle de son maître Henri Harpignies. A la fin de sa vie, il confiait à René Prinet : « Je me souvenais d’une visite faite il y a près d’un demi-siècle au bel et grand artiste Eugène Lami, proche de ses 80 ans, qui ne voulut pas laisser partir le jeune et timide confrère sans lui communiquer, de si bonne grâce, sa technique d’aquarelliste. » C’est ainsi qu’en virtuose, Duhem maniait l’aquarelle pour laquelle il était fait, car elle lui imposait une heureuse synthèse de couleurs. Sont ici présentées deux feuilles de « Bergers au troupeau à la tombée du jour », thème de prédilection pour l’artiste, qui lui valut en 1902 les compliments du grand paysagiste Camille Pissarro. Parmi les pages dédiées à sa ville natale, retenons Les Sœurs de Charité qui venaient en aide aux populations souffrant des privations durant la Grande Guerre. Alors que son fils Remy était mort au Front en 1915, et que son épouse Marie, atteinte d’une tumeur, allait bientôt le rejoindre, Henri Duhem illustra la chronique amère de sa ville de Douai livrée à l’occupant, par une extraordinaire série de 82 aquarelles qu’il exposa en 1919 à la galerie Georges-Petit. Une des œuvres représente la Villa de Juan-les-Pins où Duhem vécut les dernières années de sa vie, entre 1937 et 1941. Il y avait transporté son extraordinaire collection de peintures, certainement inquiet d’une nouvelle occupation allemande.